«22 Nov. 99

Tommaso, frère bien cher,
Ta lettre, à Sujata et à moi, et à Micheline m’a beaucoup touché par sa sincérité, et en même temps j’ai replongé dans ce passé et cette blessure que nous avons pu te faire — c’était un temps de Bataille, de grave Bataille pour l’Avenir de la Terre, et il fallait se servir des instruments qui pouvaient ou voulaient servir ce prodigieux Message. Malheureusement, dans cette complexité humaine, les instruments suivent un temps, puis le petit ego humain se gonfle et se détruit lui-même. Ce qui est arrivé à David est une vieille histoire souvent arrivée.
Sans doute cette blessure pour toi avait son sens positif — ainsi nous marchons dans la vie, cette vie nocturne, et de blessure en blessure on se dépouille, se met à nu et s’élargit. Car cette Force Nouvelle va toujours de l’avant et veut obliger les hommes à découvrir leur propre Réalité Divine.
Je suis héreux que tu aies touché une réalité nouvelle dans ta vie, c’est une grâce.
En vérité, tout est grâce dans cette vie malheureuse, si l’on sait et peut se servir des vieux coups et de vieux obstacles pour arracher de main de l’Adversaire une victoire nouvelle et une ouverture plus grand sur et pour ce monde.
Nous sommes dans ce passage difficile de la vieille espèce qui doit changer ou disparaitre. Nous prions pour ce Changement miraculeux semé par Mère et Sri Aurobindo dans cette vieille terre rebelle, et notre meilleur moyen de servir, c’est de travailler à notre propre changement.
Je suis avec toi dans ce Merveilleux Amour qu’Ils ont semé ici.
Sujata a senti la pureté de ton cœur.
Nous sommes ensemble dans la Bataille de la Terre

Satprem»

Carnets d’une Apocalypse, vol. I, 10.11.1975:

Satprem: «J’ai passé ma vie à être en dehors des “Institutions” quelles qu’elles soient. Je suis même parti dans la forêt parce que je ne voulait d’aucune loi et d’aucun gouvernement».

Carnets d’une Apocalypse, vol. I, 15.6.1976:

Sujata: «Votre amour est la seule chose qui me tient dans ce corps, ne le savez-vous pas?».

“La fin de l’Illusion” de Luc Venet:

«Pourquoi ce petit groupe autour de Satprem a-t-il été décimé, broyé de cette façon?».

…«de malaise et de frustration qui avait grandi entre nous depuis des années».

…«emportés par l’élan de notre activité quotidienne, nous ne sûmes pas voir ses signes de détresse, et quand nous nous aperçûmes de son véritable état, il était déjà trop tard».

…«profonde ambivalence intérieure, de schizophrénie larvée, où une partie de mon être tentait désespérément de sauver les meubles en se raccrochant à n’importe quoi».

…«le germe de tous les périls psychiques»

…«un petit jihadiste bon teint»

«N’était-ce pas, en effet, une occasion rêvée de se rapprocher du vrai Travail terrestre de Mère et Sri Aurobindo, avec tous les espoirs d’accomplissements personnels que cela comportait? L’espoir, enfin, de dépasser l’anonymat de l’aspirant-tout-venant pour entrer dans le cercle magique des Elus».