(par l’équipe du site arianuova.org)
Satprem a laissé des manuscrits très importants pour nous tous, pour l’avenir de la Terre. Il les a appelés les Carnets d’une Apocalypse.
Avant son départ, en 2007, sept tomes seulement avaient été publiés, sous sa supervision directe. Mais la totalité des Carnets s’élève à 24 tomes...
La question se pose donc d’obtenir une publication intégrale et scrupuleuse des tomes qui restent à publier.
Au XXe siècle, la modernité littéraire a créé et choyé le concept de “passeur” d’œuvre: les œuvres réputées audacieuses, transgressives, donc irréductibles aux normes sociales, d’auteurs réelement novateurs, auraient besoin d’intermédiaires, de fervents défenseurs chargés de conquérir leur reconnaissance.
Oui mais voilà, le passeur peut nourrir des ambitions plus discutables. Il peut effacer, manipuler, transformer. Sa lecture et sa pédagogie peuvent trahir l’auteur. Bref, le passeur peut être un fraudeur, ou simplement un imposteur (voir par exemple l’article sur Antonin Artaud et le maccarthisme littéraire, dans lequel on peut constater le grave péril que représente une trahison possible des manuscrits, pas nécessairement par mauvaise foi). Il peut aussi, tout simplement, ne pas avoir les compétences requises pour mener à bien un tel travail.
Alors la question légitime qui se pose pour nous est la suivante: la publication des Carnets de Satprem respecte-t-elle les manuscrits originaux? Et jusqu’à quel point?
Le premier tome publié après le départ de Satprem, c’est-à-dire le huitième, contient au moins une cinquantaine de fautes: voir la liste attachée.
FAUTES DANS LE TOME VIII (1988)
des CARNETS D’UNE APOCALYPSE
Nous savons bien qu’un nombre trop élevé d’erreurs (au-dessus d’une demi-douzaine, selon la coutume des bibliophiles) est le signe sûr d’un manque de soin dans le travail de transcription. Nous le savons bien, étant nous aussi engagés dans une tâche éditoriale: notre maison d’édition, aria nuova edizioni, est en train de publier l’intégralité de l’œuvre poétique de Sri Aurobindo, dans la traduction italienne avec les textes originaux en regard.
Et nous savons aussi que, à force de “petits arrangements” supposés rendre plus lisibles les écrits d’un auteur, on peut détourner le sens d’un témoignage. Car la transcription de manuscrits est une profession en soi, qui a ses règles et ses lois (d’ailleurs en évolution). Aujourd’hui, les transcriptions font l’objet d’un travail collectif, pour faire face à la multiplicité des difficultés d’une transcription qui soit fidèle à l’original.
Malheureusement, il semblerait que les Carnets de Satprem ne bénéficient pas de ces conditions de transcription optimales. Le volume 8 est nettement défectueux.
Quel est donc notre objectif?
Nous demandons la préservation et la valorisation de l’œuvre de Satprem, ainsi qu’une publication fidèle et intégrale de ses Carnets. Il s’agit ici de sauver Ses manuscrits de toute déformation (qu’elle soit le fait de la bonne ou de la mauvaise foi) afin d’obtenir des garanties véritables et incontestables sur l’absolue fidélité de la transcription. Nous savons qu’une pareille tâche serait possible seulement en rendant la reproduction des manuscrits des Carnets disponibles à tous. Mais, jusqu’à ce jour, il faut rester aussi vigilants que possible afin que les Carnets d’une Apocalypse puissent avoir une édition qui soit à la hauteur de leur Auteur.
Janvier 2010
P.S.: voir aussi —
À quoi bon remuer le passé?
(une réponse à quelqu’un qui nous a posé cette question)