L'AGENDA DE MÈRE
(1951 – 1973)
L'Agenda de Mère, plus de 6000 pages en 13 volumes, relate jour après jour, pendant vingt-deux ans, l’exploration de Mère dans la conscience du corps et sa découverte d’un “mental cellulaire” capable de reformer la condition du corps et les lois de l’espèce, aussi radicalement qu’un jour les premiers balbutiements d’un “mental pensant” ont transformé les conditions de l’anthropoïde.
Depuis Darwin, l’on sait comment ont évoluer les espèces et comment l’homme est apparu. Après le stade minéral puis végétal et animal, survient l’homme celui de la raison, le stade «mental». Mais cet «animal pensant», si imparfait, NE PEUT PAS être le but de ces milliers d’années d’évolution. Une nouvelle mutation est en cours, le passage à un nouvel être aussi radicalement différent de l’homme actuel que nous l’étions du singe.
«L’homme n’est pas le sommet du processus évolutif, l’évolution continue et l’homme sera dépassé.» Donc, «l'homme est un être de transition» et il peut être «le collaborateur conscient de sa propre évolution». Ceci est le thème central de l’Œuvre de Sri Aurobindo qui, retiré à Pondichéry de son action révolutionnaire contre le Gouvernement britanique, avait déjà entrevu, dès 1914, un changement d’espèce. Il avait décrit comme un passage à un nouveau cycle humain, mettant en lumière l’évolution en cours. «Ce n’est pas seulement une révolte contre l’empire britanique qui est nécessaire, mais une révolte contre la nature toute entière.»
Rejoint par Mère en 1920, ils vont tous deux non seulement décrire mais faire l’EXPERIENCE de cette aventure de la nouvelle espèce. Celle-çi commence par un renversement de conscience, un changement de regard qui boulverse complètement nos point de repères habituels. Ce n’est pas dans une recherche mystique vers les plus hauts sommets éthérés des pics de l’Esprit que s’opère cette «transformation» mais par une descente, au plus profond de la Matière à l’extrème limite de la substance corporelle, dans les cellules humaines ca c’est à ce niveau-là que se fait l’exploration. En 1950, Sri Aurobindo quitte son corps et passe de l’autre côté du voile de la mort. Restée seule, Mère entreprend le travail de pionnier qui lui a été laissé: préparer dans son propre corps la mutation qui fera passer l’homme actuel à la prochaine espèce. Satprem, un écrivain français, vivra auprès de Mère pendant plus de vingt ans; il recueillera son témoignage et transcrira son expérience quotidienne d’un nouveau fonctionnement du corps humain. Ces conversations entre Mère et Satprem constituent les 13 volumes de l’Agenda de Mère et décrivent avec précisions cette recherche pas à pas dans la conscience des cellules. C’est un premier document de l’évolution qui montre le passage d’un spécimen de l’ancienne espèce vers la nouvelle.
Ce prodigieux document relate, jour après jour, l’exploration de Mère dans la conscience du corps et la découverte d’un «mental cellulaire» capable de re-former la condition du corps et les lois de l’espèce, aussi radicalement qu’un jour les premiers balbutiements d’un «mental pensant» ont transformé les conditions de l’anthropoïde. C’est un véritable document de l’évolution expérimentale. Une révolution de la conscience qui change les lois de l’espèce. Et c’est la question même de notre temps, car, bien qu’il en semble, nous ne sommes pas à la fin d’une civilisation, mais à la fin d’un cycle évolutif. Allons-nous trouver le passage à la prochaine espèce, ou périr? Aussi minutieusement qu’un savant dans son laboratoire, Mère remonte à l’origine de la première formation de la Matière, au code primordial, et, «par hasard», bute sur le mécanisme de la mort, c’est-à-dire sur le pouvoir même de changer la mort, et sur une Énergie «nouvelle» qui rejoint étrangement les plus récentes théories de la physique de la Matière. La clef de la Matière contient la clef de la mort et la clef de la prochaine espèce.
Cette transition de l’espèce à un autre état est la question de notre temps: comment opérer le passage conscient et méthodique à l’autre état? C’est cette question même qui est en train d’être de plus en plus martelée à nos oreilles d’hommes civilisée (soi-disants!). Car, bien qu'il en semble, nous ne sommes pas seulement à la fin d’une civilisation mais à la fin d’un cycle évolutif.